Et oui, honneur aux dames ! Nous n’étions que 6% des inscrits, soit un peu moins d’un millier, et près de 600 qui ont fini  ce qui explose les records de participation à une course cyclosportive française (le challenge du Vercors réservé aux femmes a regroupé moins d’une 100aine de concurrentes, mais il s’agissait de la 1^ère édition et les conditions météo étaient guère favorables. Un essai à rééditer).  Malgré un tel bataillon avec tous les continents représentés (Brésilienne, étasuniennes et canadiennes, japonaises, australiennes, sud africaines + toutes les européennes), l’organisateur ne nous a pas fait un sas prioritaire réservé aux femmes ! Il est vrai que les niveaux sont très hétérogènes, et le danger serait venu de l’arrière, car les 10 km de plat longeant le lac d’Annecy avec ilots directionnels et  carrefours ont été avalés par certains concurrents du 1^er sas à plus de 45 km/h pour se replacer avant le pied de la 1^ère côte. Dans ces conditions, il est évident que le placement sur la grille de départ est un point important, mais encore faut-il pouvoir tenir les roues des avions à ces vitesses un peu élevées de bon matin, et garder sa place quand ça frotte. À ce petit jeu-là, j’ai perdu une bonne 100aine de places, mais j’étais déjà la 1^ère féminine. Dès le pied de la 1^ère côte, l’objectif était d’essayer de revenir sur la tête. Mais, c’était déjà trop tard. Les 25 1ers ne nous avaient pas attendu. Ensuite, le Mont Revard avalé sur la plaque puis circuit casse pattes où nous avons joué aux montagnes russes. Restait la montée du Semnoz, le petit Ventoux d’Annecy. Les concurrentes et les concurrents qui l’ont monté après 13h en plein cagnard, ont pu se croire sur les pentes du Mont Chauve. La grande explication entre les 3 1ers avait déjà eu lieu, et vous a été relaté en détails. 4^ème Au pied du podium, Loïc Herbreteau du team Ekoï. Pour ma part, j’ai monté le Semnoz au seuil, sans taper dans le rouge. Résultat : 1^ère et la seule femme à passer en moins de 5h et 6^ème victoire sur l’EdT. Marion Sicot team UCI Bourgogne, médaille de bronze espoirs au dernier championnat de France, 2^ème à 22’, les 3600 m de dénivelé positif expliquent en partie un tel écart, car les courses féminines atteignent rarement 1500 m de D+.

Mon analyse de ma course : cette année, contrairement à d’habitude, je n’avais aucune pression pour l’EdT 2013. Pas de reconnaissance, pas d’entraînement col, juste le plaisir de participer à un grand événement cyclosportif. Découvrir une étape qui n’est pas la plus dure de ce 100^ème Tour de France, et un coin de France ravissant : Annecy, son lac, ses montagnes. C’est déjà quasiment la Suisse. Comme je me suis retrouvée rapidement la 1^ère féminine, j’ai pu vraiment apprécier ce parcours. Ensuite le protocole ASO pour le podium, avec la remise aux vainqueurs F&H d’un maillot jaune floqué 100^ème édition et de l’emblème de la Corse.  Symbolique et sympathique souvenir d’une belle journée de vélo, que toutes et tous auront savouré à leur convenance.

PS : J’ai été interviewée par un journaliste de la Provence sur la pétition mise en ligne pour que les championnes cyclistes féminines participent et profitent du rayonnement international de l’épreuve phare d’ASO.

Mon propos peut être complété : si l’on regroupait les épreuves féminines par étapes UCI qui ont lieu en France (épreuves exclusivement réservées aux équipes UCI avec quelques invitations éventuelles d’équipes françaises de DN), c’est déjà un tour de France. En effet, si on met bout à bout le tour de Bretagne, le tour du Limousin, le tour du Languedoc-Roussillon, la route de France, le tour de Charentes maritimes, le trophée d’Or, c’est plus de 3 semaines de course. Faut pas rêver, les organisateurs ne se fédèreront pas autour d’un tel projet.  Qui plus est, le meilleur affichage pour le cyclisme féminin,  c’est de profiter de l’événement Tour de France des Zhomms. Un peu compliqué quand on voit l’infrastructure, les moyens média (hélico, moto et les satellites). Je ne suis pas sûr qu’ASO prenne le risque de se compliquer encore davantage la tâche que ce soit en terme d’aléa du direct mais surtout en terme de complexité pour le public. Finalement le mieux est peut-être de prendre au pied de la lettre celles qui ont rédigé cette pétition, et de constituer une équipe féminine de 9 Championnes qui prendraient le départ avec les autres équipes masculines. Un peu comme dans les courses cyclosportives. Ce serait à peu près 6% de l’effectif. Le problème, c’est les temps éliminatoires et pour la faisabilité, le mieux c’est de venir avec cette équipe de rêve sur l’EdT 2014 !! Pour sûre du spectacle et ce sera intéressant de voir les écarts avec les Nicolas Roux et consorts, trop fort !

Quelques points communs entre ces 2 cyclosportives : la basse température et le départ urbain. Pour le niveau, la Scott est le 1^er gros morceau de la saison avec ses 157 km + 3000 m de dénivelé, avec probablement moins de 10 km de plat, d’où son nom. Ceux sont les chiffres du GPS. C’était ma 4^ème participation, et j’ai mal digéré la 1^ère côte, celle de Chateauvieux bien pentue et par endroit pas plus de 3 de front. En haut de cette montée bien connue des cyclistes lyonnais mais qui était une découverte pour beaucoup, les groupes étaient déjà constitués. Ensuite le parcours empruntait des routes moins escarpées et déjà parcourues lors des précédentes éditions. Humidité au sol, neige dans les bas-côtés, et chaussée glissante. La prudence était de mise. À l’arrivée on relevait davantage de coureurs seuls que de groupes constitués. Pour ma part, nous sommes arrivés à 5, 1^ère Féminine et 43^ème au scratch, satisfaite d’en avoir fini.

La Provençale Sainte Victoire était une bonne préparation pour la Scott. C’était la 1^ère édition de cette cyclosportive provençale qui remplace la feu Cézanne. Dommage que les organisateurs n’aient pas conservé cette appellation. C’était la seule cyclosportive française et peut-être mondial qui portait le nom d’un artiste ! Comme si cyclisme ne pouvait pas rimer avec artisme… Pourtant le départ est donné à côté du cimetière St Pierre où se trouve la tombe de Cézanne. Et dans le final on passe à Vauvenargues où repose Pablo Picasso. La boucle est bouclée !! Chapeau bas Mme Ste Victoire devant de tels admirateurs. Nul n’ignore que Picasso était un peintre. Pour les chanceux qui se rendront à Barcelone, je leur conseille bien sûr d’aller à la Sagrada Familia, mais aussi de visiter le Musée Picasso où sont réunis entre autre plusieurs tableaux réalisés dans sa jeunesse, très éloignées du cubisme. Je vous recommande particulièrement « Science et charité » qui fige un moment critique dans la vie d’une femme, la Tragédie, La Femme à la Mantille, et bien sûr Don Quichotte et son fidèle serviteur. Pour ceux qui iront à Madrid, passage obligatoire par Guernica, piqûre de rappel sur les atrocités dont sont capables les humains.

J’avais à cœur de faire cette course. Pour répondre à l’invitation des organisateurs, l’AVC Aix en Provence avec la dynamique et très appréciée Catherine Meunier (plus connue dans les pelotons féminins sous son nom de jeune fille Cati Talec, ancienne pensionnaire de l’équipe de France) clé de voûte de l’organisation avec tout le staff de l’AVC Aix de Daniel le dynamique Président au DS Bourgain, sans oublier tous les bénévoles qui nous ont permis de sortir de la ville en toute sécurité. J’avais aussi quelques raisons personnelles puisqu’une grande partie du parcours reprenait mes circuits d’entraînement autour de la montagne Sainte Victoire que j’ai quitté en 2011. Ce fût un bon moment de vélo.

Mon 1^er bilan après ce début de saison : j’aime le cyclosport. Pas de modifications concernant le statut des féminines en cyclosport. Seul Patrick François défenseur du cyclosport et du respect de l’environnement a appliqué un départ anticipé d'1' pour les femmes au Raid des Alpilles, comme l’a listé la FFC dans son cahier des charges pour faire évoluer le cyclisme féminin. À titre personnel, je n’ai pas d’avis sur ce départ anticipé, par contre les départs communs entre les différents parcours (alors que certains organisateurs affichent des départs différés) deviennent un point critique puisque l’on constate une élévation des moyennes horaires directement corrélés au plus grand nombre de coureurs FFC. Cela ne me gêne pas de courir avec des Flèches, bien au contraire. Mais quand parmi ces derniers, certains mettent “la flèche” pour passer sur le petit parcours après avoir dynamité la course, on s’éloigne peut-être un peu de l’esprit cyclosport. Par chance pas de primes, ni de grille de prix à l’arrivée mais une coupe et un maillot pour le vainqueur scratch. Restons en là, c’est bien suffisant. 

Je suis allée le week-end dernier à la course de Pujols. Circuit classique avec ses 5 tours de 17 km qui relie Pujols, l’un des plus beaux villages de France à la ville de Villeneuve sur Lot. Tiens, tiens cela ne vous dit rien ? N’avez vous rien entendu sur cette bourgade sympathique cette semaine ? Rassurez-vous cela n’avait rien à voir avec cette course qui était tout de même la 2^ème manche de la Coupe de France Féminines. Plus une dernière boucle de 10 km pour finir avec une arrivée au sommet du fameux mont. Pas de pluie à l’horizon et une course ouverte, puisqu’une partie de l’effectif féminin élite était au Tour des Flandres féminin qui s’est couru la veille. Une échappée de 6 concurrentes est partie dès le 2^ème tour avec les principales équipes représentées (Vienne-Fut, Bigmat Auber, et Lointek) et de bonnes individualités (Labonte, Bravard). L’écart maximal n’a pas dépassé la minute, mais seule Elodie Hegoburu du Team Bigmat a réussi à revenir sur l’échappée et a gagné haut la main. Félicitations à Alexia qui remporte le sprint du peloton. Quant à moi, je finis dans le peloton à la 16^ème place.

Analyse de mon début de saison : le plaisir retrouvé de mettre un dossard, même si au Raid des Alpilles et à la Corima, la pluie fût au rendez-vous et où j’obtiens un Top 15 au scratch sur les moyens parcours ; pas de stage de début de saison, mais l’impression d’être mieux qu’en 2012, mais pas encore aussi bien qu’en 2011, croisons les doigts. Dernière question : qui a été maire de Villeneuve sur Lot de 2001 à 2012 ? Tic Tac, Tic Tac. Si vous ignorez la réponse, écoutez les infos, ils en ont beaucoup parlé cette semaine ! 

Dimanche 07 octobre avait lieu la dernière cyclosportive de l’année : la Marseille Cyclo Classic, 3^ème édition. Même circuit et même formule qu’en 2011. Les 2 côtes de référence inchangées avec St Antonin en pays aixois et le Régage pour finir. Un habitué sur ce terrain, le mistral. Le groupe des plus de 60 ans est parti vite et je ne l’ai rejoint que dans St Antonin. Sur les contreforts sud de la Ste Victoire nous avons bénéficié de vent arrière, et le renfort momentané de Fiorentino et Faure qui étaient partis 5 min plus tard. Nous avons ainsi roulé une 10zaine de km, puis ils ont vissé dans la bosse des Michel. Finalement nous sommes restés à 3 avec Jackie de la Seyne et le Doc Didier Raffin d’Aix, 2 vieilles connaissances (référence aux nombreuses cyclosportives que nous avons partagées, sans oublier mon époque aixoise avec le rdv de la rotonde le dimanche matin). La victoire ne pouvant pas échapper aux 2 F, il m’a fallu gérer le petit groupe qui revenait de l’arrière. C’est pourquoi j’ai pris un peu d’avance sur mes 2 compères Didier et Jackie pour passer le Régage seule. Satisfaite, car le groupe de chasse ne m’a repris qu’au pied de la descente du Terme. Restait le parcours suburbain pour rejoindre le vélodrome des Olives. Pour la 3^ème place, au vu des relances certains ne voulaient pas finir au sprint. Conséquence, je décroche à moins de 5 km de l’arrivée. Résultat : 6^ème sur la ligne et 1^ère féminine. Ensuite très bon moment de convivialité dans l’enceinte du vélodrome pour se restaurer, discutailler, et recevoir les récompenses : Marc Faure vainqueur, Patrick Fiorentino 2^ème, Lionel Pitival 3^ème, Mohamed El Amri 4^ème, soit 2 champions de France Master parmi les 4 1ers, qui plus est des Pommiers ! Autre spécificité de la course le maillot du meilleur grimpeur pour Patrick, le Doc 2^ème et moi 3^ème.

Une animation originale, la constitution d'un peloton de passionnés avec des cycles des années 6O et des tenues d'époque. Motos et véhicules suiveuses du même tonneau. Bravo à ces courageux adeptes du 10 vitesses, quand la roue libre ne comptait que 5 pignons. Sortie vintage originale. 

Voilà, la saison 2012 est terminée. J’ai eu cette saison quelques galères, et pas mal de frustration. Heureusement le retour aux sources avec ces 2 cyclosportives de fin de saison, les bosses du 13 et la Marseille Cyclo Classic chez moi qui se sont bien passées m’ont rassurée. Du coup difficile de ne pas rouler. Tout le monde me dit qu’il faut que je coupe. Alors… Je suis accro au vélo ? Ce n’est pas une addiction répertoriée, mais je viens de découvrir via google la dépendance à l’effort physique. Troublant. Tout est une question d’équilibre !!