Etape du Tour 2013 Annecy – Semnoz : un compte-rendu spécial cyclosportives

Et oui, honneur aux dames ! Nous n’étions que 6% des inscrits, soit un peu moins d’un millier, et près de 600 qui ont fini  ce qui explose les records de participation à une course cyclosportive française (le challenge du Vercors réservé aux femmes a regroupé moins d’une 100aine de concurrentes, mais il s’agissait de la 1^ère édition et les conditions météo étaient guère favorables. Un essai à rééditer).  Malgré un tel bataillon avec tous les continents représentés (Brésilienne, étasuniennes et canadiennes, japonaises, australiennes, sud africaines + toutes les européennes), l’organisateur ne nous a pas fait un sas prioritaire réservé aux femmes ! Il est vrai que les niveaux sont très hétérogènes, et le danger serait venu de l’arrière, car les 10 km de plat longeant le lac d’Annecy avec ilots directionnels et  carrefours ont été avalés par certains concurrents du 1^er sas à plus de 45 km/h pour se replacer avant le pied de la 1^ère côte. Dans ces conditions, il est évident que le placement sur la grille de départ est un point important, mais encore faut-il pouvoir tenir les roues des avions à ces vitesses un peu élevées de bon matin, et garder sa place quand ça frotte. À ce petit jeu-là, j’ai perdu une bonne 100aine de places, mais j’étais déjà la 1^ère féminine. Dès le pied de la 1^ère côte, l’objectif était d’essayer de revenir sur la tête. Mais, c’était déjà trop tard. Les 25 1ers ne nous avaient pas attendu. Ensuite, le Mont Revard avalé sur la plaque puis circuit casse pattes où nous avons joué aux montagnes russes. Restait la montée du Semnoz, le petit Ventoux d’Annecy. Les concurrentes et les concurrents qui l’ont monté après 13h en plein cagnard, ont pu se croire sur les pentes du Mont Chauve. La grande explication entre les 3 1ers avait déjà eu lieu, et vous a été relaté en détails. 4^ème Au pied du podium, Loïc Herbreteau du team Ekoï. Pour ma part, j’ai monté le Semnoz au seuil, sans taper dans le rouge. Résultat : 1^ère et la seule femme à passer en moins de 5h et 6^ème victoire sur l’EdT. Marion Sicot team UCI Bourgogne, médaille de bronze espoirs au dernier championnat de France, 2^ème à 22’, les 3600 m de dénivelé positif expliquent en partie un tel écart, car les courses féminines atteignent rarement 1500 m de D+.

Mon analyse de ma course : cette année, contrairement à d’habitude, je n’avais aucune pression pour l’EdT 2013. Pas de reconnaissance, pas d’entraînement col, juste le plaisir de participer à un grand événement cyclosportif. Découvrir une étape qui n’est pas la plus dure de ce 100^ème Tour de France, et un coin de France ravissant : Annecy, son lac, ses montagnes. C’est déjà quasiment la Suisse. Comme je me suis retrouvée rapidement la 1^ère féminine, j’ai pu vraiment apprécier ce parcours. Ensuite le protocole ASO pour le podium, avec la remise aux vainqueurs F&H d’un maillot jaune floqué 100^ème édition et de l’emblème de la Corse.  Symbolique et sympathique souvenir d’une belle journée de vélo, que toutes et tous auront savouré à leur convenance.

PS : J’ai été interviewée par un journaliste de la Provence sur la pétition mise en ligne pour que les championnes cyclistes féminines participent et profitent du rayonnement international de l’épreuve phare d’ASO.

Mon propos peut être complété : si l’on regroupait les épreuves féminines par étapes UCI qui ont lieu en France (épreuves exclusivement réservées aux équipes UCI avec quelques invitations éventuelles d’équipes françaises de DN), c’est déjà un tour de France. En effet, si on met bout à bout le tour de Bretagne, le tour du Limousin, le tour du Languedoc-Roussillon, la route de France, le tour de Charentes maritimes, le trophée d’Or, c’est plus de 3 semaines de course. Faut pas rêver, les organisateurs ne se fédèreront pas autour d’un tel projet.  Qui plus est, le meilleur affichage pour le cyclisme féminin,  c’est de profiter de l’événement Tour de France des Zhomms. Un peu compliqué quand on voit l’infrastructure, les moyens média (hélico, moto et les satellites). Je ne suis pas sûr qu’ASO prenne le risque de se compliquer encore davantage la tâche que ce soit en terme d’aléa du direct mais surtout en terme de complexité pour le public. Finalement le mieux est peut-être de prendre au pied de la lettre celles qui ont rédigé cette pétition, et de constituer une équipe féminine de 9 Championnes qui prendraient le départ avec les autres équipes masculines. Un peu comme dans les courses cyclosportives. Ce serait à peu près 6% de l’effectif. Le problème, c’est les temps éliminatoires et pour la faisabilité, le mieux c’est de venir avec cette équipe de rêve sur l’EdT 2014 !! Pour sûre du spectacle et ce sera intéressant de voir les écarts avec les Nicolas Roux et consorts, trop fort !