Le véritable premier objectif de la saison.
Nous sommes arrivés samedi l’après-midi à Grézieu la Varenne. Je suis assez surprise de découvrir que le village de la course est relativement modeste comparé aux éditions précédentes. Heureusement Jean-Christophe anime son stand Ekoi avec efficacité et gentillesse, et les autres partenaires de cette cyclosportive de référence demeurent enthousiastes avec la météo et les nombreux cyclistes présents.
Je croise les amis du Team Scott Vélo 101, Bruno, Raph, Hervé et surtout José, qui a une superbe mine et a l’air très en forme. Cela me fait excessivement plaisir car il revient de très loin, et a gardé son côté cool.
Je reconnais en voiture la 1ère difficulté le Croix du Ban qui va faire la première sélection le lendemain.
Je suis toujours un peu stressée bien que ce matin même j’avais de très bonnes sensations à la séance de déblocage. De plus, une trémulation au niveau du quadriceps droit ne s’arrête pas et je crains des crampes pour le lendemain. Manque de magnésium ?
Heureusement, je me détends un peu au repas du soir, avec le team Ekoï quasi au complet (sauf Hervé Willate et Sébastien Guillon malheureusement blessés).
Le lendemain, le réveil matinal à 6h avec le soleil, petit déj, séance photos avec le Team, 20 min d’échauffement sur le home traîner et me voilà sur la ligne du départ.
Et quand ça part, ça part à bloc...
Je me replace dans les premières lignes du peloton et j’attends la Croix du Ban. Au bout de quelques kilomètres à peine. Le rythme est très soutenu mais je ne lâche pas, je suis bien. Je bascule avec la tête de la course, je garde le contact dans la descente. Le problème est que la 2ème difficulté vient très vite, le col de la Luère et même si je ne me rappelle pas très bien, je pense que c’est là où je faiblis et je vois partir les meilleurs. Ceci dit, je me retrouve notamment avec Jean Pascal Roux, donc je suis en bonne compagnie et déjà très contente de ne pas me faire distancer davantage. Aucune féminine à l'horizon! Ensuite, nous récupérons Karl et petit à petit d’autres coureurs pour être finalement 15 à 20 dans notre groupe. Karl m’a beaucoup aidé tout le long de la course en m’expliquant le meilleur placement, en m’arrêtant quand je suivais un fuyard, en me montrant des trajectoires dans les descentes et même en me dépannant d’un peu d’eau. Je m'aperçois après 3 ans de cyclosportives et mes erreurs à la Pingeon 2010 qui m'ont beaucoup appris, qu'il me reste encore à apprendre, car la course est différente à 32 km/h et à 34 km/h.
Je ne me rappelle pas très bien des détails de la course, je sais que par moment je serrais les dents pour ne pas lâcher. Même à 30km d’arrivée, alors que l’organisme est déjà bien entamé, il y a avait encore et toujours des bosses. La course porte bien son nom, avec ses 67 km d'ascension annoncée…
Et voilà la dernière difficulté, la Croix du Ban dans le sens du retour qui affiche un pourcentage plus qu'honorable de 7 à 8% sur 3km.
Dans cette ultime montée, je vois Jean Pascal qui attaque. Je ne comprends pas son attitude, mais je sais qu'il a un sens de la course hyper pointu et je décide de m'accrocher. Il a placé une accélération au pied de la bosse, j'ai pris sa roue, je m'accroche et je compte les mètres. Encore 1km... Je suis à la limite de la rupture mais je ne lâche pas. Je comprends que cela revient de derrière et que le groupe a explosé. Ma seule chance est de tenir puis de le suivre en descente pour éviter le retour des autres. Nous sommes 3 et on descend très très vite. Le dernier carrefour, le virage à droite, les deux garçons sprintent, moi aussi car on ne sais jamais... Les poursuivants arrivent à 20s derrière. Franck avait mis le turbo dans le final ! Et là, une grande surprise, je suis 23ème au scratch et tous ceux que je croyais être dans le groupe de devant, car ils sont nettement plus fort que moi (notamment Franck et Serge), se retrouvent derrière moi, certes de très peu, mais quand même. En fait, cette course a été très rapide et l’enchaînement des difficultés fait qu’il est très difficile de reboucher un trou, même pour les meilleurs. Je me remémore alors ma 1ère participation 2008, où j'étais alors très déçue par ma 176ème place au scratch et 2ème féminine. Stéphane Cheylan que je découvrais au sein du Team Scott Vélo 101 à qui je m'étais confiée en déclarant que je reviendrais en 2009 pour finir dans les 50 1ers (ce qui ne s'est pas réalisé en 2009 puisque bien que 1ère féminine, j'étais 144ème au scratch) m'avait alors répondu : "Tu n'y penses pas, c'est le championnat de France du printemps des cyclosportives. Tu ne peux pas rentrer dans le top 50". La Scott 1000 Bosses 2009 lui avait donné raison. Mon travail hivernal basé sur la puissance avec l'aide de Sébastien Duc, un cadre Cannondale très performant, une meilleure utilisation du capteur de puissance, un stage DSO la semaine dernière en Costa Brava avec tous les conseils éclairés d'Olivier Dulaurent, des circonstances de course favorables avec des coéquipiers enthousiastes m'ont permis de passer sous la barre du top 50 en 2010.
Un mot sur l’organisation, toujours impeccable même si on affiche que ceux qui roulent sur un Scott sont privilégiés. Heureusement que sur le vélo il n'en est rien, Scott ou pas Scott le dénivelé sans portion plane fait la différence. Bravo à Nicolas Roux du Team Scott Saisies, qui aurait probablement gagné quelque soit sa monture vélocipédique, mais qui roule sur Scott !!
Une météo de rêve qu'il faudra renouveler l'année prochaine (le froid et la pluie de la Scott 2009 m'ont alors permis de connaître ma 1ère hypoglycémie en course) et j'ai disputé pour l’instant ma meilleure course de la saison, voire peut-être de toutes mes saisons...
Merci à Karl de m’avoir conseillée efficacement, à Olivier Dulaurent pour toutes ses observations et analyses, à Franck le Breton expérimenté pas avare de conseils et au Team Ekoï de m'avoir permis de vivre une journée cyclosportive épique que ce soit pour la course mais aussi pour l’ambiance positive que Jean Christophe a initié en organisant cette belle aventure du team.