En arrivant à Saint Amand les Eaux, cité sympathique du Nord de la France, avec ses maisons en brique et sa platitude, j’avais l’impression de retrouver des paysages de Pologne avec mes circuits sans dénivelé.

Je m’étais préparée pour le contre la montre, et je visais un top 10, au vu du circuit plat, des nombreuses relances et du niveau des concurrentes présentes. Grosse condition physique et forte motivation pour la 10zaine qui espéraient obtenir une option voire un billet pour Londres. Résultat = 13^ème à 7’’ de la 9^ème. Quelques erreurs de trajectoire m’ont fait rétrograder de la 9^ème place au 1^er chrono intermédiaire, à la 13^ème place au 2^èmechrono. Bref, j’ai découvert un autre type de clm.

Pour la course en ligne, nous sommes parties sur des bases lentes. À l’arrivée presque 10 km/h d’écart avec le championnat amateur. Course bizarre qui s’est accélérée sur la fin, avec une belle victoire de Marion Rousse qui a battu au sprint Julie Krasniak avec laquelle elle s’était échappée dans le dernier quart de la course. J’ai évité la grosse chute qui a mis à terre entre autre Pauline Ferrand Prevot (PFP) et Audrey Cordon, et je finis 46^ème. Pour moi, ce fût un championnat de France sans relief. 

Mes pronostics pour les sélectionnées se sont confirmées. Je suis déçue pour Christel Ferrier-Bruneau qui méritait d'être sélectionnée comme elle l'explique sur son blog, mais notre sélectionneuse Dany Bonneront avait anticipé ce dilemme en partant à la chasse des points UCI pour obtenir une une 4ème place qui aurait évité cette déception. Place aux Jeunes ! A elles de confirmer lors des JO.

Je profite de mon blog pour commenter certaines déclarations de Jeannie Longo sur TF1 le lendemain du clm, reprise par l’Équipe. Jeannie a été interviewée 5’ au 13h. Le statut de sportive française la plus populaire attire à juste titre les projecteurs. 

JL «La semaine dernière, j'y croyais vraiment, j'avais une forme olympique »

MDSJ Sa performance sur le clm a démontré que Jeannie avait le podium dans les jambes, mais il y a plus d’1 km/h d’écart avec PFP qui a fait fort à 43,558 km/h de moyenne.

Le problème de Longo, c’était la concurrence inhabituelle en quantité et en qualité. Inhabituelle, car les années précédentes, elle avait seulement une à 2 concurrentes sérieuses sur le clm (Marion Clignet, Maryline Salvetat, Edwige Pitel, Christelle Ferrier Bruneau…). Sa coéquipière Edwige Pitel rappelle cette période, en se classant 3^ème à 41’’ de PFP impressionnante. Audrey Cordon s’intercale, et Aude Biannic partit parmi les 1ères a du gérer une route humide qui s’est par la suite asséchée progressivement et se classe 4^ème. C’est une génération fort prometteuse qui arrive, dans laquelle je rajouterai Marion Rousse et Julie Krasniak qui ont su déjouer les pièges de la course en ligne. Ces jeunes femmes sont des professionnelles ou des semi-professionnelles comme Jeannie, et les années à venir confirmeront très probablement l’éclosion de tous ces jeunes talents. Jeannie qui n'arrêtera pas sa saison en 2012 devra intégrer à l'avenir (comme moi si je continue…) cette concurrence générationnelle.

JL «Dans la dernière semaine, on est venu me contrôler trois fois en six jours, avec prise de sang et prise d'urine. Ça m'a touchée parce que c'est une sorte d'humiliation, c'est une suspicion systématique, et en même temps c'est de la fatigue. Oui, j'ai été choquée, ça m'a fatigué, ça m'a fait craquer psychologiquement».

MDSJ Dans les documents que j’ai remplis pour être géolocalisée par l’AFLD, il n’est pas spécifié qu’un contrôle inopiné est suivi d’une période off. L’exemple des radars routiers, bien connu de la maréchaussée qui fait qu’il y a plus de contrevenants à la limitation de vitesse après le franchissement du radar fixe, illustre le contraire. Cette révélation de JL prouve qu’elle ne s’est pas défilée (aucun no show), ce qui démontre qu’elle se soumet à la réglementation anti-dopage. L’AFLD a des arguments pour faire ces contrôles répétés, et Laure Manaudou a subi le même type de contrôles avant les championnats de France 2012.

JL « Les officiels de la fédération m'ont fait modifier la position de ma selle de deux centimètres quelques minutes avant le départ. Je n'ai pas eu du tout mes marques. »

MDSJ Nous savions que les vélos seraient contrôlés avec des normes très strictes définies par l'UCI, comme ils le sont chaque année. L’inclinaison et  le recul de la selle (> 5 cm entre les verticales passant par le bec de selle et l’axe du pédalier) sont très précisément mesurées par des commissaires de la FFC avec un matériel spécifique. Des dérogations sont accordées et prennent en compte la morphologie des coursières. Nous pouvions présenter notre matériel la veille ou le matin du clm. Nous savions que le vélo contrôlé et validé la veille du clm, serait recontrôlé le matin 15' avant l'heure de départ lors de la signature. En ne présentant son vélo que 15' avant le départ, on s'expose à devoir corriger la position au dernier moment si celle-ci ne répond pas aux règles de l'UCI. La recherche de l'aérodynamisme et la sécurité imposent cette réglementation, mais la position en clm pose problème pour les femmes. Les commissaires de la FFC appliquent le réglement et il n'y a pas eu que JL qui a dû modifier sa position. J'ai vu 2 concurrentes la veille qui devaient modifier leur position et je ne suis restée sur place que 10'. Il est évident que changer sa position la veille ou au départ du clm déstabilise considérablement, raison de plus pour se préoccuper de la réglementation UCI qui est le standard à respecter et se présenter la veille.

Bref une nouvelle génération arrive et les anciennes font de la résistance. Cela nous promet de belles courses d'ici la fin de saison et pour la saison prochaine. Heureusement que les JO n'ont lieu que tous les 4 ans. En 2013 il devrait y avoir un peu moins de pression.

Une bonne nouvelle, le retour de la chaleur. Des  résultats mitigés : 20^ème à Izernore lors de la 3^ème manche de coupe de France ; 2^ème du clm du championnat de Provence (nous étions 3) le jeudi de l’Ascension  à Mormoiron ; et 24^ème à Aubagne en 2-3 & J, sur une belle épreuve avec course en ligne le matin (4x le col de l’Ange) et clm l’après-midi (j’avais oublié le parapluie). J’ai fait l’impasse sur Plumelec qui était la 4^ème épreuve de CdF.  C’est une épreuve bretonne qui s’est courue hier vendredi (jour non chômé, un comble pour ce moi de mai particulièrement propice aux ponts) et qui a été remportée par Audrey Cordon.  Pas de regret.

Concernant les JO, l’interview d’Audrey Cordon par sportBreizh m’a appris plusieurs points. Pour être sélectionnée il faut remplir 3 cases : une bonne place à Copenhague au Championnat du Monde 2011 ; au moins 1 top 20 lors d’une manche de Coupe du Monde 2012 ; et le championnat de France du 20 (clm) et 22 juin (course en ligne) à St Amand Les Eaux. En pratique Pauline Ferrand-Prévot est déjà sélectionnée au vu de ses très bons résultats internationaux 2012 avec une excellente régularité. Christelle Ferrier-Bruneau doit remplir les critères elle aussi. Voilà pour les 2 cyclistes françaises qui n’ont participé qu’à des courses internationales cette année avec des résultats qu’il faut upgrader puisqu’elles doivent souvent assumer leur rôle d’équipière pour leurs leaders, Vos pour la Rabobank et Johanson pour Hitec , 2 véritables équipes professionnelles du cyclisme féminin avec salaire et infrastructure à la clé ! Reste une place si 3 est le chiffre retenu, ce qui explique la concurrence entre les bretonnes Biannic & Cordon, les inséparables qui ont brillé à l’échelon national. Sur les résultats, Audrey a l’avantage, mais Aude est pénalisée par l’absence d’équipières solides pour l’aider à contourner la stratégie hégémonique de Vienne-Futuroscope. Et les autres postulantes ? La seule solution se résume au clm du 20 juin. Les 4 précédemment citées concourront probablement pour ce titre avec des chances de le remporter. Christelle m’a fait forte impression à Mormoiron. J’ai découvert le matin de la course qu’elle était présente, et au bout d’1/3 de course, j’avais déjà 16’’ de retard, alors que j’étais partie sur des bases rapides. J’ai décroché dans les faux plats où je ne parvenais pas à relancer. Résultat : près de 2 ‘ à l’arrivée. Christelle en très bonne rouleuse devrait être davantage à son aise sur le circuit plat de St Amand. Pour Jeannie et Edwige, obligation de gagner le clm. Pour la 1^ère, record absolu de participation aux JO si elle gagne le clm du Championnat de France et qu’elle est sélectionnée. Elle attire toujours les feux de l’actualité avec 2 articles récents dans l’Équipe et 1 article pour son mari dans Sport & Vie de Mars qui rappelle que les EPO de 1^ère génération demeurent efficaces et que la fenêtre de détection de microdoses d’une telle substance est de 12 à 18 heures. Ceci démontre simplement l’importance de la géolocalisation avec ses contrôles inopinés entre 6h et 21h (voir ma rubrique dopage).

Quant à moi, je viens de regarder où se déroulait les JO 2016 : Rio de Janeiro J

Le moral n’est pas au beau fixe après mes 2 dernières courses. Dimanche à Halle Buizingen avec l’ASPTT Dijon, je suis prise dans une chute (sans gravité) au 50^ème km. Obligée de bricoler le vélo pour pouvoir repartir. Bilan : je me fais dépasser par le peloton des voitures des DS et j’abandonne au 80^ème km. J’ai juste pu expérimenter les bordures dans ce plat pays avec ses bonnes rafales de vent. Le mistral est plus régulier.

Ensuite l’Equipe de France avec comme camarade de chambre Edwige Pitel. Nous sommes allées reconnaître le parcours de la Flèche Wallonne lundi et mardi. Et puis mercredi la 4^ème manche UCI, juste avant les hommes (excellente initiative des organisateurs qui semble satisfaire les spectateurs et nous fait rouler avec un public dense et sympathique qui nous encourage du bord de la route). Peloton nerveux, une température fraîche pour la saison, quelques gouttes de pluie, et tout à coup panne de jambes. Plantée. Je n’avançais plus = hors délai = abandon. Je suis verte pour l’équipe de France.

Analyse à chaud : “T’es pas au niveau. C’est pas pour toi” (commentaire d’une de mes coéquipières après l’arrivée), peut-être vrai mais vraiment déconfortant (le contraire de réconfortant). Je suis trop dépitée pour être rationnelle.

Analyse à froid : le froid justement m’handicape véritablement, moi qui suis devenue une vraie méditerranéenne ; le placement demeure un problème puisque nous voulons toutes être dans les 15 1ères du peloton, alors ça frotte, ça chute ; alors que j’espérais monter en puissance, je dois me résoudre à constater que ma forme n’est pas au rendez-vous. Si j’avais couru une ou 2 cyclosportives je me serais peut-être remis dans le bain moins brutalement ? Si J’avais fait un stage en début de saison ? Si..., “avec des si, on mettrait Lutèce en amphores”…

Week-end prochain sans déplacement, ni compétition, avec une météo clémente à Marseille. J’attends avec impatience le programme de Freddy. Après tout, ce n'est que le début de saison.

Six coureurs sur le papier et une défection de dernière minute = la seule équipe avec exclusivement des espoirs, et moi la seule féminine au départ.

Samedi 106 km étape Veulaux-Barben avec Coudoux et la côte du TGV. Je retrouve mes parcours d’entraînement quand j’habitais Aix, mais le rythme est élevé et je rate la bonne échappée de peu après le MG de Coudoux. La cassure s’est faite devant moi, mais personne pour boucher le trou. Les meilleurs étaient devant. Après des attaques et une arrivée dans un reliquat de peloton à la 75^ème place. La famille Roux fait fort, puisque Thomas (AVC Aix) gagne l’étape au sprint, et Jean-Pascal (Mr Ventoux avec ses 11 ascensions en 24 h, et son record du Monde avec + de 800 km parcourus en 24 h) est parvenu à sortir du peloton.

Dimanche matin, 16 km de clm par équipe de St Chamas à Berre. Très beau tracé et un bel exercice de style avec un vent de travers et une vitesse assez rapide. Nous perdons 1 minute 10 sur les 1ères équipes, mais seulement 4 équipes derrière nous. J’ai sauté quelques relais, mais ce fût dur.

Dimanche après-midi , 116 km en ligne départ Berre, puis Ventabren, Coudoux une boucle autour de Cornillon-Confoux, retour sur Berre. Départ super rapide, les jambes sont douloureuses. L’honneur est sauf, puisque je finis dans le peloton et je remonte à la 45^ème place au général. Quentin Charles remporte les rush. Expérience à renouveler, même si ce type d’épreuve est assez rare.

Maintenant récupération, pour la course de Pujols le Lundi de Pâques, puis une course en Belgique le dimanche d’après en équipe de France ou avec l'ASPTT Dijon (selon la réglementation), en vue de la Flèche Wallonne le mercredi suivant, 4^ème course de Coupe du Monde. Retour d’Edwige Pitel en équipe de France: je ne serais pas la seule quarantenaire !

Tout d’abord retour sur le GP de Cholet (Pays de Loire), dimanche 18 mars en même temps que la course des pros. 1^ère manche de la coupe de France avec mon équipe ASPPT Dijon – Bourgogne Cyclisme Féminin. Bonnes sensations jusqu’à la mi-course avec un peloton vraiment international, puis pluie glacée après la mi-course et de moins en moins de lucidité, au point que je me fais décrocher dans une descente !  J’ai préféré mettre pied à terre à moins de 10 km de l’arrivée. J’étais frigorifiée. Cela m’a rappelé la Corima 2011. Ma coéquipière Alessia Muffat fait 6^ème et 1^ère espoir.

 Superdébut de saison pour le team, et noter que Vienne Futuroscope a écrasé la course (échappée fleuve de Beveridge, contre de Grauss, de Rivat, puis final en solitaire de Cordon, dont j’avais dit dans mon interview velo101 qu’il faudrait compter sur elle en 2012. Ça y’est, c’est fait, maintenant qu’elle est leader de la coupe de France).

Huit jours plus tard (25/03/2012), le trophée Alfredo Binda avec l’équipe de France sous un ciel beaucoup plus clément.  Ma 4^ème course de l’année sur cette 2^ème manche de la coupe du Monde Féminine en Italie, au nord de Milan, et ma 5^ème course UCI (En 2011 Valladolid en Espagne, course supprimée du programme en 2012, Durango-Durango ; Plouay et son toboggan ; Copenhague pour le championnat du Monde). Revenons sur la course d’hier à Cittiglio au nord de Milan avec 1585 m de dénivelé (je ne vais pas me plaindre, pour une fois qu’il y a de vrais côtes) pour une distance de 131 km. Du fait des points UCI et des différents classements, nous avons le désavantage de partir dans les dernières. Du coup, il a fallu batailler pour remonter sur le peloton de tête. Cela roulait vraiment vite, 40 Km/h de moyenne, et une course de mouvement. Je finis dernière du peloton à la 51^ème place (pour la marseillaise que je suis, ça sent le pastis !), mais les sensations commencent à revenir. Ma coéquipière Julie Krasniak me passe sur la ligne pour finir à la 50^ème place et 1^ère de l’équipe de France. Aude finit un peu plus loin à la 56^ème place.

Premier bilan après 1 mois de compétition : j’ai choisi la bonne équipe UCI. Très bonne ambiance, pas de prise de tête et déjà des résultats. Mon déménagement à Marseille cet hiver et mon intégration dans le Team La Pomme m’ont profité pour les parcours, les conseils sur les stratégies en course, pour l’entraînement, pour la préparation et pour le matériel. Je bénéficie de l’expérience et du savoir faire de véritables professionnels. C’est super. Au rayon des moins, l’absence de stage de début de saison, contraintes familiales et professionnelles obligent. J’espère que je vais parvenir à surmonter cet handicap relatif.

Ah, j’oubliais, je suis dans les cyclistes féminines présélectionnées pour les JO = géolocalisation et prélèvement sanguin la semaine prochaine. Pour plus de détails sur ces procédures, je vous renvoie à la rubrique dopage de mon blog.

Le week-end prochain, je suis retenue pour une course autour de l’étang de Berre avec l’équipe Espoir de La Pomme. C’est une course originale 2-3 et J avec 2 courses + un clm par équipe de 6 km. Cela devrait décoiffer…