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  • : Cyclo blog Magdalena DE SAINT JEAN, Courses, Vélo, Marseille
  • : Ma passion le vélo. C'est cette aventure, que j’ai envie de raconter et de partager avec vous.
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Ekoï

8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 15:10

J’en ai fait depuis longtemps mon objectif n° 1 de cette saison 2010.  Pour son prestige car c’est la cyclosportive de référence, la difficulté du parcours 181 km pour 4 380 m de dénivelé, une étape de légende pour le Tour de France 2010 qui célèbre le centenaire de la 1ère étape pyrénéenne à une époque où les cols n’étaient pas goudronnés et quelque part pour tenter le « triplé » consécutif avec mes victoires de 2008 (Pau-Hautacam, 103ème au scratch) et 2009 (Montelimar-Ventoux 74ème).

Outre l’entrainement sportif, la préparation de cette épreuve passait par la découverte du parcours. Et comme en 2008, je me suis rendue en juin au stage de reconnaissance du Centre Laurent Fignon à Bagnères de Bigorre. On ne change pas une équipe qui gagne ni mes habitudes qui m’ont porté chance. Il y avait aussi d’autres habitués du lieu, les copains et amis, Jean-François, Stéphane, Lucas, Werner, Eric et Marc. Cela m’a fait vraiment très plaisir de les revoir. Trois jours de vacances, encadrés par Manu Cibat et Jean Vincent Caire, les entraineurs,  et grâce à une organisation parfaite d’Alain Laguère nous avons parcouru les 181 km sur 2 jours en essayant de bien imprimer dans la mémoire toutes les difficultés et de bien préparer la gestion de l’effort le jour J. En même temps, le charme du  relais des Pyrénées de Bagnères, fait que j’ai très bien décompressé, récupéré et regagné un peu de confiance pour la suite de la saison (c’était avant la Marmotte).

 JV.JPG

au centreTourmalet

Dossard numéro 1

Cela ne m’était encore jamais arrivé. Quand je l’ai vu sur le site de Mondovélo, j’ai eu du mal à le croire. Thomas Delpeuch, le coordinateur de l’Etape du Tour et son staff ont décidé d’attribuer ce dossard à une féminine cette année pour la 1ère fois pour mettre en avant le cyclosport féminin, pour quelque part nous encourager, nous les femmes, qui faisons beaucoup de sacrifices personnels et professionnels pour cette passion de la petite reine.  Un super cadeau d’ASO et de l’office des sports des Hautes Pyrénées représenté par Marc Brunig qui ont beaucoup investi  pour que cette année 2010 soit une totale réussite aussi bien pour l’étape du Tour de ce dimanche 18 juillet que pour l’étape du Tour de France à venir de jeudi 22.

Et, de suite, la pression monte avec ce dossard number one. Info reprise par Velo 101 qui amplifie la pression en annonçant la présence de Fabiana Luperini, la « Pantanina” des tifosi transalpins, plusieurs fois championne du Monde, grimpeuse hors norme. Du coup, j’ai plus de pression que d’habitude, moi qui préfère plutôt passer incognito sur la ligne de départ et dans le peloton, et être challenger plutôt que favorite. Donc cette pression monte, tend à me dépasser, faire mieux que d’habitude, ne pas décevoir. Mon côté perfectionniste boosté davantage par cette distinction.

Vendredi, 16 juillet

J’arrive enfin à quitter le cabinet in extremis à 14h.  Je p          ars directement à Bagnères de Bigorre. Une interview en direct sur la Radio France Bleu Béarn interrompt mon trajet pour quelques minutes. C’est toujours autour de la course de dimanche. Je m’offre un super massage de Marc, le kiné de Montgaillard. Nous arrivons enfin à Bagnères vers 21h. Et ils sont tous là, les amis cyclistes du Centre Laurent Fignon. De nouveau, un plaisir d’être là, avec eux.

Samedi, 17 juillet

Petite sortie courte de déblocage dans le pied de l’Aspin. À priori, c’est bon, bonnes sensations, donc je reste confiante. La journée a été très animée car je me suis rendue à Pau à deux reprises, pour le dossard, pour voir les stands et notamment celui d’Ekoï, puis l’après-midi, pour rencontrer les journalistes de France 2 pour un projet de reportage sur l’Etape du Tour. Ils avaient l’intention de suivre la course d’une femme (moi en l’occurrence), du participant le plus âgé (76 ans) et du plus jeune (18 ans). Sympa comme idée, et merci pour l’interview live dans Marie Blanque, mais entre l’essoufflement et la pente à plus de 10%, j’ai eu un peu de mal à parler dans le micro. Pas de nouvelles par la suite, car cela devait passer au JT de 13h du lundi…

Donc, moi, qui pensais me reposer, j’ai cavalé toute la journée, un peu malgré moi, mais le dossard numéro 1 oblige. La seule consolation, c’est que souvent j’arrive beaucoup plus fatiguée à une course, avec la pression du travail notamment. Et là, je suis déjà en vacances.

Dimanche, 18 juillet

Ce que j’aime le moins, c’est lorsqu’on arrive sur le lieu. Il fait nuit, des voitures partout, une sensation d’être mal réveillée et mal aux jambes. Un déjà-vu devant les yeux... Il y a 2 ans il pleuvait des cordes, et l’on espérait que les prévisions météo ne se  concrétisent pas. Hélas, pluie et brouillard furent de la partie. Le pire souvenir : la descente d’Hautacam une fois la ligne d’arrivée franchie. Le meilleur souvenir : ma rencontre avec Marion Clignet lors de la remise des récompenses.

La course

Le départ très très rapide et très très nerveux. Quelques chutes dans les rues de Pau. La pression ne retombe pas jusqu’à Marie Blanque. Et même après, un très gros peloton de 100 à 200 coureurs qui se retrouve au pied de Soulor. C’est là où la course s’est décantée en grande partie. Après un rythme soutenu dans la vallée, je suis un peu moins bien, je lâche le groupe de Jean Pascal Roux et je me retrouve seule. Disons seule à rouler car les spectateurs m’encouragent à en avoir des frissons. Durant toute la course j’entends 10, 100 fois et plus « C’est le numéro 1, c’est le numéro 1 et en plus, c’est une femme ! » « Allez madame, bravo madame ! ». Merci, merci pour ces moments de grâce et d’émotion.

Au sommet de Soulor, je bascule seule. Et je descends cool, pas la peine de prendre des risques, de toute manière personne devant.

Sur le replat, je me retourne et là, je vois Bruno Mestre. Il a fait une superbe échappée solitaire de 100km en début de course, puis rattraper par le peloton il s’est relevé. Je l’ai doublé dans le Soulor et là il revient avec un autre coureur. Génial, j’avais peur de devoir attendre un groupe. Je prends leur roue, et là, ce n’est plus du tout le même rythme. C’est à fond, Bruno est un super rouleur, dans le faut plat descendant nous sommes à 70km/h. Et, on rentre sur un gruppetto juste après Argeles Gazost.

A l’approche de Tourmalet on roule plutôt à allure modérée. Tout le monde se réserve pour plus tard… Enfin, me voilà au pied du géant. Trop heureuse. J’adore quand ça monte. J’accroche des roues des 2 coureurs élites de l’AVC Aix. Des voisins en quelque sorte et de surcroit des gentlemen. Moi, je m’arrache, eux ils discutent. Si j’ai bien compris, ils se sont arrêtés au ravitos puis continuent comme pendant un entrainement normal. Trop sympas, ils se préoccupent de moi : « un gel, un peu d’eau ? » trop cool..

Je rattrape Jean Pascal Roux et on continue à deux. Il me donne du courage, on maintient un bon rythme.

Le dernier kilomètre était terrible. Des pentes à plus de 15%. Où est cette ligne d’arrivée ? Ce n’est pas possible qu’il reste encore un mur, encore un virage.

Et c’est fini. J’ai vraiment beaucoup donné, en descendant du vélo, un petit vertige me prend et me montre l’importance de l’effort.

Et puis après c’est que du bonheur. Comme d’habitude mais là encore plus car ce sacré dossard numéro 1, ce magnifique dossard numéro 1 m’a mis beaucoup de pression. Et je sais maintenant, j’aime les Pyrénées. Je récapitule :1ère féminine, 44ème au scratch en 6h30, 1h20’ et 50’’ pour la montée du Tourmalet par ce versant. Carton plein pour le Team Ekoï, avec la 1ère place de Jean Christophe Currit en 05:59:23 et une montée en 01:04:54. Un seul regret, qu’aurait fait la « Pantanina » ?  Mais, ne dit-on pas les absents ont toujours tort ? Alors, je vais enfin savourer mes vacances avec mes filles.  À bientôt aux Bosses du 13.

  Numeriser0002.jpg l'Equipe du 19/07

  soul 2063 En haut du Soulor

 

 

 

 

 ETM10 - 093

 

 

 

 

 

A l'arrivée avec Jean-Pascal Roux

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commentaires

C
<br /> bravo superwoman, terminer à 30 mn de JChristophe CURRIT, chapeau, chapeau!!!<br /> pour ma part je pense qu'il ne te manque qu'une ligne à ton superbe palmarès, le championnat du monde masters à San Johan en Autriche fin août, j'espère que tu iras là-bas "aligner" toutes tes<br /> concurrentes, tu en as largement les moyens<br /> encore bravo "maman"<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Bravo Magda pour cette performance au scratch et de plus j'ai pris beaucoup de plaisir a lire ce billet.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> bravo devrais je dire TRIPLE bravo magda<br /> super perf et super résultat<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Bravo Miss Magda. Tu es une championne! Bon il ne faut pas que je me relâche trop à l'entrainement sinon tu vas me déposer dans l'étape du Tour 2011. Au plaisir de courir de nouveau ensemble.<br /> Fred<br /> <br /> <br />
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T
<br /> De retour pour le week-end dans "mes" hautes-pyrénées, j'ai pris mon vélo pour me rendre à Argelès, afin de voir passer l'Etape. Je ne l'ai pas faite parce que lucide sur mon niveau. Autant les<br /> cyclos très vallonée ça va, autant la montagne... c'est pas encore ça.<br /> <br /> Je t'ai vu traverser Argelès, admiratif une fois de plus de la place que tu occupais à ce moment là de l'épreuve. Ton résultat est une fois de plus exceptionnel. Vraiment bravo !!!<br /> <br /> Normalement je ferai les bosses du 13 et j'en profiterai, si je peux, pour te saluer. Bonnes vacances !!!<br /> <br /> <br />
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